Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, la France allait être le théâtre d'une affaire exemplaire, qui fait encore parler d'elle deux siècle plus tard. Au début de 1764, jeunes vachers et vachères du Gévaudan et du Vivarais racontent aux leurs qu'un gros chien a fait mine de s'élancer sur eux plusieurs fois; vaches et boeufs les ayant défendus, l'animal prit la fuite. Ces incidents ne firent pas grand bruit jusqu'à la découverte des pauvres restes de Jeanne Boulet, âgée de 14 ans, native des Ubas, paroisse de Saint-Etienne de Lugdarès. Son acte de sépulture, daté du 1er juillet indique qu'elle fut tuée par "la bête féroce".
Ces attaques avortées et cette première victime constituent le point de départ d'une affaire qui allait durer 3 longues années. L'affaire de " la bête qui mangeait le monde" s'acheva le 19 juin 1767 par la mise à mort d'un animal qui "parut être un loup, mais un loup extraordinaire et bien différent par sa figure et ses proportions des loups que l'on voit dans ce pays". Toute l'histoire de la bête du Gévaudan tient dans ce "mais". Elle serait simple si l'identification de l'auteur de ces crimes ne laissait encore planer suffisamment de doutes pour alimenter la polémique.



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